lundi 28 juillet 2014

Les chances de réussite des réformes ruinées par l'opposition togolaise






La perspective des réformes constitutionnelles préconisées par l’Accord Politique Global est le sujet qui meuble les débats politiques ces derniers temps. En parcourant les chaines de télévision, les stations radio on peut facilement constater que les médias locaux en font leur chou gras, surtout après le vote défavorable du projet de loi constitutionnelle à l’assemblée nationale.
Le rejet du projet par la majorité parlementaire a suscité dans les rangs de l’opposition tellement de tergiversations qu’il me semble important de faire une mise au point au sujet de ces réformes.
En réalité c’est à tort que l’opposition, à travers l’ANC et la coalition Arc en ciel, impute l’échec des réformes au parti au pouvoir. Elle devrait se remettre en question car elle a contribué elle-même à compromettre les chances d’aboutir à l’adoption du projet de réformes soumis par le gouvernement aux députés.
Alors que les réformes constitutionnelles devraient être destinées à satisfaire l’intérêt général des Togolais, l’opposition s’efforce d’exiger des réformes taillées sur mesure, des réformes qui puissent servir ses ambitions électoralistes pour 2015.
 L’ANC et la coalition arc en ciel qui lors des législatives de 2013 avaient déjà étalé devant l’opinion publique leur incapacité de présenter des candidats communs, sentent actuellement la candidature unique au scrutin de 2015 comme une mission impossible. De ce fait, les réformes sont devenues pour l’opposition un tremplin pour créer un déséquilibre en exigeant l’application rétroactive de la limitation du mandat présidentiel.
Cette exigence apparait clairement comme un diktat au mépris du droit puisque la loi est censée disposer pour l’avenir. Le but de l’opposition est ainsi clairement affiché : exclure Faure Gnassingbé du scrutin de 2015 alors que seule la cour constitutionnelle en a le pouvoir. M. Eric Dupuy, secrétaire chargé à la communication de l‘ANC ne s’en cache même pas lorsqu’il affirme ceci sur une radio de la place:
l’ANC va négocier avec Faure Gnassingbé pour qu’il ne se présente pas à la présidentielle de 2015 .
 Drôle de stratégie n’est ce pas ?
Il faut aussi dire que l’opposition a aussi retardé de plusieurs années la mise en œuvre des réformes. Contrairement à ce que l’on peut entendre ici et là, leur mise en œuvre ne dépend pas de la seule volonté du gouvernement car ces réformes doivent reposer sur un consensus. D’où la nécessité d’engager des discussions avec la classe politique pour élaborer un projet accepté de tous. Malheureusement l’ANC qui depuis 2010 était dans une dynamique de contestation dans les rues de Lomé a décliné des invitations à dialoguer. Avec la coalition arc en ciel elle a refusé de participer au CPDC rénové qui avait pourtant réalisé des travaux pertinents. D’ailleurs le dernier dialogue qui s’est déroulé sous la médiation de Monseigneur Nicodème Barrigah n’était que peine perdue. Le travail du CPDC suffisait déjà pour enclencher les réformes.
Ces leaders de l’opposition ont une façon maladroite de faire la politique en oubliant que le sort de tout un pays dépend de leurs agissements. Une fois encore ils ont manqué le rendez vous avec l’histoire à cause de leurs choix insensés. Comment peuvent ils penser obtenir des concessions sur les réformes en réclamant l’impossible, c'est-à-dire la non participation du président sortant au prochain scrutin de 2015 alors que la constitution lui accorde le droit de se représenter ?
Au vu d’un tel comportement, ne vous trompez pas. C’est le jusqu’au-boutisme de l’opposition qui a ruiné les espoirs de sortie de crise. Là est la triste vérité.               
          

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