La perspective des réformes constitutionnelles préconisées
par l’Accord Politique Global est le sujet qui meuble les débats politiques ces derniers temps. En
parcourant les chaines de télévision, les stations radio on peut facilement
constater que les médias locaux en font leur chou gras, surtout après le vote
défavorable du projet de loi constitutionnelle à l’assemblée nationale.
Le rejet du projet par la majorité parlementaire a suscité
dans les rangs de l’opposition tellement de tergiversations qu’il me semble
important de faire une mise au point au sujet de ces réformes.
En réalité c’est à tort que l’opposition, à travers l’ANC et
la coalition Arc en ciel, impute l’échec des réformes au parti au pouvoir. Elle
devrait se remettre en question car elle a contribué elle-même à compromettre
les chances d’aboutir à l’adoption du projet de réformes soumis par le
gouvernement aux députés.
Alors que les réformes constitutionnelles devraient être
destinées à satisfaire l’intérêt général des Togolais, l’opposition s’efforce
d’exiger des réformes taillées sur mesure, des réformes qui puissent servir ses
ambitions électoralistes pour 2015.
L’ANC et la coalition
arc en ciel qui lors des législatives de 2013 avaient déjà étalé devant
l’opinion publique leur incapacité de présenter des candidats communs, sentent
actuellement la candidature unique au scrutin de 2015 comme une mission
impossible. De ce fait, les réformes sont devenues pour l’opposition un
tremplin pour créer un déséquilibre en exigeant l’application rétroactive de la
limitation du mandat présidentiel.
Cette exigence apparait clairement comme un diktat au mépris
du droit puisque la loi est censée disposer pour l’avenir. Le but de
l’opposition est ainsi clairement affiché : exclure Faure Gnassingbé du
scrutin de 2015 alors que seule la cour constitutionnelle en a le pouvoir. M.
Eric Dupuy, secrétaire chargé à la communication de l‘ANC ne s’en cache même
pas lorsqu’il affirme ceci sur une radio de la place:
l’ANC va négocier avec Faure Gnassingbé pour qu’il ne se présente pas à la présidentielle de 2015 .
Drôle de stratégie n’est ce pas ?
Il faut aussi dire que l’opposition a aussi retardé de plusieurs
années la mise en œuvre des réformes. Contrairement à ce que l’on peut entendre
ici et là, leur mise en œuvre ne dépend pas de la seule volonté du gouvernement
car ces réformes doivent reposer sur un consensus. D’où la nécessité d’engager
des discussions avec la classe politique pour élaborer un projet accepté de
tous. Malheureusement l’ANC qui depuis 2010 était dans une dynamique de contestation
dans les rues de Lomé a décliné des invitations à dialoguer. Avec la coalition
arc en ciel elle a refusé de participer au CPDC rénové qui avait pourtant
réalisé des travaux pertinents. D’ailleurs le dernier dialogue qui s’est
déroulé sous la médiation de Monseigneur Nicodème Barrigah n’était que peine
perdue. Le travail du CPDC suffisait déjà pour enclencher les réformes.
Ces leaders de l’opposition ont une façon maladroite de faire
la politique en oubliant que le sort de tout un pays dépend de leurs
agissements. Une fois encore ils ont manqué le rendez vous avec l’histoire à
cause de leurs choix insensés. Comment peuvent ils penser obtenir des
concessions sur les réformes en réclamant l’impossible, c'est-à-dire la non
participation du président sortant au prochain scrutin de 2015 alors que la
constitution lui accorde le droit de se représenter ?
Au vu d’un tel comportement, ne vous trompez pas. C’est le jusqu’au-boutisme de l’opposition qui a ruiné les espoirs de sortie de crise. Là
est la triste vérité.
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