Faure Gnassingbé et Barack Obama |
Des africains ont émis des
réserves sur l’importance du sommet et le but visé par les organisateurs. Ainsi
pour certains Barack Obama chercherait simplement à séduire l’Afrique pour
mieux l’exploiter. Pour d’autres il s’agit d’un sommet de plus sans rendement
pour l’Afrique.
Pourtant si les USA ont senti la
nécessité d’initier cette rencontre de haut niveau, c’est bien parce qu’il y a
ici quelque chose qui les attire davantage. D’ailleurs des rencontres
similaires comme les sommets UE-Afrique, Chine-Afrique, Inde-Afrique ou encore
Japon-Afrique ont déjà révélé l’intérêt de plus en plus brulant de ces
puissances pour le continent noir. Il est en tout cas clair que les richesses
inépuisables du continent, sa dynamique de croissance en font un terrain idéal
pour les investissements.
Alors que les pays occidentaux
cherchent à sortir d’une croissance négative, l’Afrique elle connait une
dynamique de croissance enviable. Certains pays comme l’Angola flirtent avec
une croissance à deux chiffres. Le Togo qui a connu 5,6% de croissance en 2013
s’attend à un taux de 6% cette année. Cette dynamique peut profiter à nos pays
si elle est soutenue par une gestion saine et contrôlée des capitaux publics.
Il faut dire que ce sommet
comporte des enjeux pour l’Afrique aux plans économique et sécuritaire.
Les enjeux économiques
L’intérêt économique recherché
par les africains était d’ailleurs confirmé par ces propos de Blaise Compaoré
du Burkina Faso qui intervenait sur le thème Investir dans le futur de l’Afrique :
«Il reste à investir dans la réalisation des infrastructures, afin d’élargir les bases productives du continent, dans l’agriculture et l’environnement, de même que dans la formation du capital humain, notamment dans l’éducation et la formation professionnelle, afin de donner à l’Afrique des ressources humaines qualifiées dont elle a besoin ».
D’ores et déjà les pays africains
ont pu obtenir la prolongation du programme AGOA (African Growth and
Opportunity) dont le Togo fait partie déjà partie des bénéficiaires. Ce
programme est destiné à faciliter l’entrée des produits agricoles sur le marché
africain.
Par ailleurs, Barack Obama a fait
des propositions concrètes. Il a annoncé près de 33 milliards de dollars
américains pour le continent sous forme d’aides publiques ou d’investissements
privés. Cette annonce montre clairement que les Etats unis veulent avoir une
place de choix dans les relations commerciales de l’Afrique avec l’extérieur.
3ème partenaire économique du continent, les USA qui voient la montée en
puissance de la Chine sur le marché africain se doivent de rebondir pour ne pas
perdre du terrain en Afrique. D’où la nécessité de consolider ses liens avec le
continent.
Mais si les USA veulent profiter
des potentialités de l’Afrique ils ont tout intérêt à l’aider à relever les
défis sécuritaires.
Les enjeux sécuritaires
Les USA ne peuvent investir que
dans une Afrique pacifiée. Aujourd'hui le continent est en proie à des conflits armés et au terrorisme. Le terrorisme s'est amplifié après la chute de Kadhafi et les groupes dihadjistes menacent sérieusement la paix régionale. Ainsi les américains apportent leur aide technique
et militaire pour la lutte contre le terrorisme. Le Nigeria bénéficie de l’aide
américaine mêlant militaires et policiers pour faire face à la secte Boko Haram
qui s’illustre par des attentats meurtriers et qui détient une centaine de
jeunes lycéennes. Des experts américains sont mobilisés sur place pour
retrouver les 223 adolescentes enlevées.
Au-delà de tout, ce qui importe
pour le continent est de voir ce sommet booster à l'avenir les rapports avec les Etats
unis dans l’intérêt de nos populations.
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