Pour leur dernière sortie médiatique le CST et la coalition
Arc en ciel ont soulevé au sujet du travail de la CENI actuelle une polémique
dont l’opportunité peut être mise en doute.
En réalité le mercredi 27 aout les deux entités ont tenu une
conférence de presse portant sur la préparation du scrutin présidentiel de
2015. Parmi les représentants se trouvaient Me Zeus Ajavon, Jean-Pierre Fabre,
Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson, Me Dodzi Apevon, Gerry Tamaa et Abass Kaboua.
Ces derniers se sont employé à remettre en cause la légitimité de la CENI telle
que composée.
A travers une déclaration publique ils parlent d’une
« immixtion intempestive » du ministre de l’administration
territoriale Gilbert Bawara dans le travail de la CENI, demandent la suspension
des activités de la CENI ainsi qu’une composition « consensuelle
équilibrée de la CENI ». Pour contester la composition actuelle de la CENI
ils évoquent l’APG qui selon eux préconise « une composition paritaire de
la CENI à raison de 5 membres pour la majorité parlementaire, 5 pour
l’opposition parlementaire, 3 pour les partis extraparlementaires, 3 pour la
société civile et 1 membre de l’administration ».
Fidèles à leur discours alarmiste ils accusent le régime en
place de rejeter la composition de la CENI telle que prévue par l’APG au
profit d’ambitions électoralistes. Ils reprochent également au ministre Bawara
de vouloir manipuler la CENI pour servir les intérêts du parti au pouvoir.
Cette dernière offensive de l’opposition pousse à réfléchir
sur l’efficacité de ses stratégies. Il parait curieux que ces partis
d’opposition accablent aujourd’hui la CENI de vives critiques alors qu’ils ont
maintes fois décliné les invitations au dialogue pour discuter des modalités
d’organisation de l’élection.
Le CST après avoir sollicité ses militants pour battre les
pavés au cours de marches hebdomadaires cherche aujourd’hui à rattraper le
temps perdu en exigeant des décisions qu’il aurait pu négocier dans un cadre de
dialogue. D’ailleurs la suspension des activités de la CENI sans aucun
palliatif pourrait affecter le calendrier électoral puisque le processus
électoral a été engagé avec les tests de sélection pour le recrutement de 3000
opérateurs de saisie.
De plus, il y a lieu de prendre en compte les paramètres
juridiques, c'est-à-dire les dispositions du code électoral. Ce code prévoit
que les membres de la CENI restent en fonction jusqu’à l’entrée en fonction
d’un nouveau bureau.
Quant aux accusations adressées au ministre Bawara,
l’opposition devrait penser à en fournir des preuves concrètes dès lors qu'elle a été désavouée par Extase Akpotsui,
membre de la CENI qui s’est inscrit en faux contre les déclarations du CST et de la
coalition Arc en ciel. Quant au ministre il a rejeté les accusations, les qualifiant d'affabulatoires. Contrairement à l'opposition Gilbert Bawara considère que cette CENI "est valide et peut continuer à opérer légalement comme le prévoit le code électoral".
J'espère en tout cas que les responsables politiques sauront aplanir les divergences sur le sujet pour un processus électoral apaisé.
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