vendredi 12 septembre 2014

Du rififi autour de la légitimité de la CENI




Pour leur dernière sortie médiatique le CST et la coalition Arc en ciel ont soulevé au sujet du travail de la CENI actuelle une polémique dont l’opportunité peut être mise en doute.

En réalité le mercredi 27 aout les deux entités ont tenu une conférence de presse portant sur la préparation du scrutin présidentiel de 2015. Parmi les représentants se trouvaient Me Zeus Ajavon, Jean-Pierre Fabre, Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson, Me Dodzi Apevon, Gerry Tamaa et Abass Kaboua. Ces derniers se sont employé à remettre en cause la légitimité de la CENI telle que composée.
A travers une déclaration publique ils parlent d’une « immixtion intempestive » du ministre de l’administration territoriale Gilbert Bawara dans le travail de la CENI, demandent la suspension des activités de la CENI ainsi qu’une composition « consensuelle équilibrée de la CENI ». Pour contester la composition actuelle de la CENI ils évoquent l’APG qui selon eux préconise « une composition paritaire de la CENI à raison de 5 membres pour la majorité parlementaire, 5 pour l’opposition parlementaire, 3 pour les partis extraparlementaires, 3 pour la société civile et 1 membre de l’administration ».
Fidèles à leur discours alarmiste ils accusent le régime en place de rejeter la composition de la CENI telle que prévue par l’APG au profit d’ambitions électoralistes. Ils reprochent également au ministre Bawara de vouloir manipuler la CENI pour servir les intérêts du parti au pouvoir.
Cette dernière offensive de l’opposition pousse à réfléchir sur l’efficacité de ses stratégies. Il parait curieux que ces partis d’opposition accablent aujourd’hui la CENI de vives critiques alors qu’ils ont maintes fois décliné les invitations au dialogue pour discuter des modalités d’organisation de l’élection.
Le CST après avoir sollicité ses militants pour battre les pavés au cours de marches hebdomadaires cherche aujourd’hui à rattraper le temps perdu en exigeant des décisions qu’il aurait pu négocier dans un cadre de dialogue. D’ailleurs la suspension des activités de la CENI sans aucun palliatif pourrait affecter le calendrier électoral puisque le processus électoral a été engagé avec les tests de sélection pour le recrutement de 3000 opérateurs de saisie.
De plus, il y a lieu de prendre en compte les paramètres juridiques, c'est-à-dire les dispositions du code électoral. Ce code prévoit que les membres de la CENI restent en fonction jusqu’à l’entrée en fonction d’un nouveau bureau.
Quant aux accusations adressées au ministre Bawara, l’opposition devrait penser à en fournir des preuves concrètes dès lors qu'elle a été désavouée par Extase Akpotsui, membre de la CENI qui s’est inscrit en faux contre les déclarations du CST et de la coalition Arc en ciel. Quant au ministre il a rejeté les accusations, les qualifiant d'affabulatoires. Contrairement à l'opposition Gilbert Bawara considère que cette CENI "est valide et peut continuer à opérer légalement comme le prévoit le code électoral".
J'espère en tout cas que les responsables politiques sauront aplanir les divergences sur le sujet pour un processus électoral apaisé.                 

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