Depuis le 31 octobre dernier, le fameux conclave de
l’opposition amputé du CAR et d’ADDI a trouvé son candidat qui n’est autre que
Jean Pierre Fabre de l’ANC. Le choix porté sur Fabre était prévisible dès lors
que l’intéressé revendiquait à tue tête sur les médias la candidature unique
dont il disait remplir les critères. Mais peut-on parler de candidat
« unique » face aux tensions qui agitent cette opposition ?
Le conclave qui a abouti à ce choix réunit le Collectif
Sauvons le Togo (CST) et la Coalition Arc-en-ciel. Porté à la tête des deux
regroupements Jean Pierre Fabre ne peut éprouver qu’une joie mesurée parce que le
poids de sa candidature est réduit par l’absence du CAR et d’ADDI.
En réalité il n’est pas raisonnable dans la situation
actuelle de parler de candidat unique. C’est tout simplement un abus de
langage. Au regard des divergences de vue il sera difficile pour J-P Fabre
d’obtenir le ralliement des partis qui ont boudé le conclave. L’union que
prétendent afficher les partis du conclave est une union apparente et cache mal
un profond malaise dans leurs rangs.
La réalité est que cette opposition est incapable de
s’engager durablement dans une dynamique unitaire. Le CST et Arc-en-ciel sont
tous affectés par une certaine instabilité. Bien avant le conclave le CST a enregistré
la défection de certains partis membres : le Parti des Travailleurs de
Claude Ameganvi et OBUTS de Kodjo Agbéyomé. Quant à Arc-en-ciel, la désignation
de son candidat en l’absence de Tchassona Traore a conduit ce dernier à décider
de suspendre sa participation.
Les défections se sont poursuivi dans les deux regroupements
pendant le conclave. En désaccord avec les autres sur les priorités du conclave
le CAR et ADDI ont à leur tour claqué la porte. Dans de telles conditions, il
est difficile de croire aux chances de l’opposition au scrutin de 2015.
Au cours d’une conférence de presse du CAR et d’ADDI au Cesal, le président du CAR Me APEVON a paru survolté en répondant à une question sur les raisons du départ du conclave. Dans son intervention il a reproché à certains de l’avoir vilipendé et traité de vendu à cause de ses opinions contraires à celles de la majorité.
Il a jugé que le conclave avait du mal à accepter le débat
d’idées et le droit à la différence. Dénonçant une tendance à imposer une
pensée unique à tout le conclave il fait exploser son ras le bol en ces
termes :
« nous n’accepterons pas ce diktat ».
Aujourd’hui le CAR et ADDI sollicitent le soutien de l’opposition parlementaire à leur proposition de loi sur les réformes constitutionnelles. Pour être recevable la proposition doit être signée par au moins 19 députés de l’opposition. Reste à savoir si les partis du conclave avec à leur tête J-P Fabre accepteront de soutenir cette initiative ou s’ils préfèrent par orgueil en faire un moyen de règlement de compte.
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